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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/161

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avec nostalgie et avec une certaine inquiétude dans la voix.

« Et vous devez partir ? »

« Je suppose que je dois le faire », dit-il, avec une tristesse affligeante dans les yeux.

« Est-ce si désagréable pour vous ? »

« Déplaisant n’est pas le mot ; c’est insupportable. C’est notre première séparation, et… »

« Oui, mais seulement pour un jour ou deux. »

« Un jour ou deux », ajouta-t-il d’un air sombre, « c’est l’espace qui sépare la vie de la mort. »

“C’est la fente légère au luth harmonieux,
Qui lentement éteint les sonores échos,
Et, toujours grandissant rend tout silencieux.”[ws 1]

« Teleny, vous avez depuis quelques jours un poids sur l’esprit, quelque chose que je ne peux pas comprendre. Ne voulez-vous pas dire à votre ami de quoi il s’agit ? »

Il ouvrit grand les yeux, comme s’il regardait dans les profondeurs de l’espace infini, tandis qu’une expression douloureuse se lisait sur ses lèvres ; puis il ajouta lentement,

« Mon destin. Avez-vous oublié la vision prophétique

  1. Note de Wikisource. Poèmes divers d’Alfred Tennyson ; traduits en vers par Léon Morel, éd. Hachette, 1899 ; Poèmes au Roi : Chanson de Vivianne, p. 98 Hathi Trust.