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Une petite tache piquée dans un fruit engrangé.
Cela, en pourrissant vers l’intérieur, moisit lentement tout.

Pourquoi nous sommes-nous rencontrés, ou plutôt, pourquoi l’un de nous n’est-il pas né femme ? Si vous n’aviez été qu’une pauvre fille… »

« Venez, laissez de côté vos fantasmes morbides, et dites-moi franchement si vous m’auriez aimé plus que vous ne le faites. »

Il me regarda tristement, mais ne put se résoudre à dire un mensonge. Pourtant, au bout d’un moment, il ajouta, en soupirant :

“Il y a un amour qui doit durer,
Quand les jours chauds de la jeunesse seront passés[ws 1].”

Dites-moi, Camille, un tel amour est-il le nôtre ? »

« Pourquoi pas ? Ne pouvez-vous pas toujours m’aimer autant que je vous aime, ou ne m’intéresserai-je à vous que pour les plaisirs sensuels que vous me procurez ? Vous savez que mon cœur vous désire ardemment lorsque les sens sont rassasiés et que le désir est émoussé. »

« Pourtant, si je n’avais pas été là, vous auriez pu aimer une femme que vous auriez pu épouser… »

« Et j’aurais découvris, mais trop tard, que

  1. Note de Wikisource. Walter Savage Landor, The work, in two volume (vol. II) p. 621.