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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/165

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beaucoup endetté et que sa vie avait souvent été rendue désagréable par les usuriers.

Je me souciais donc peu de ce que l’on pouvait penser de moi, d’ailleurs, qui n’a pas une bonne opinion de l’homme qui paie ? j’avais convoqué tous ses créanciers et, à son insu, j’avais réglé toutes ses dettes. J’allais le lui dire et le soulager du poids qui l’oppressait, quand le Destin, aveugle, inexorable, écrasant, me ferma la bouche.

On sonna à nouveau très fort à la porte. Si cette cloche avait sonné quelques secondes plus tard, comme sa vie et la mienne auraient été différentes ! Mais c’était le Kismet, comme disent les Turcs.

C’était le fiacre venu le chercher pour l’emmener à la gare. Pendant qu’il se préparait, je l’aidai à emballer son costume et quelques autres petites choses dont il pourrait avoir besoin. Je pris, par hasard, une petite boîte d’allumettes contenant des capotes anglaises[ws 1] et, en souriant, je lui dis :

« Tiens, je vais les mettre dans votre malle, ça peut servir. »

Il frissonna et devint d’une pâleur mortelle.

« Qui sait ? » ai-je dit ; « une belle

  1. Note de Wikisource. En anglais “French letters”