Aller au contenu

Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12

choc que mes nerfs venaient de subir.

Alors qu’il s’avançait, quelques personnes tentèrent de l’encourager en tapant dans leurs mains, mais un faible murmure de désapprobation, suivi d’un léger sifflement, mit immédiatement fin à ces faibles tentatives. Il parut dédaigneusement indifférent à ces deux bruits. Il s’assit mollement, comme une personne épuisée par la fièvre, mais, comme l’a déclaré l’un des journalistes musicaux, le feu de l’art commença tout de suite à briller dans ses yeux. Il jeta un regard en coin sur le public, un regard interrogateur plein d’amour et de reconnaissance.

Il se mit alors à jouer, non pas comme s’il s’agissait d’une tâche épuisante, mais comme s’il déversait son âme lourdement chargée ; et la musique ressemblait au gazouillis d’un oiseau qui, dans sa tentative de captiver sa compagne, étale ses flots de séduction, résolu soit à vaincre, soit à mourir, en de profonds traits d’un art spontané.

Il est inutile de dire que j’étais complètement bouleversé, tandis que toute la foule était enthousiasmée par la douce tristesse de sa musique.

Le morceau terminé, je me hâtai de sortir, franchement, dans l’espoir de le rencontrer. Pendant qu’il jouait,