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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/75

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J’étais joyeux, gai, heureux. Teleny était mon amant, j’étais le sien.

Loin d’avoir honte de mon crime, j’ai senti que je voulais le proclamer au monde. Pour la première fois de ma vie, je comprenais que les amoureux puissent être assez bêtes pour entrelacer leurs initiales. J’avais envie de graver son nom sur l’écorce des arbres, pour que les oiseaux, en le voyant, le gazouillent du matin au soir, pour que la brise le murmure aux feuilles bruissantes de la forêt. Je voulais l’écrire sur les galets de la plage, pour que l’océan lui-même connaisse mon amour pour lui et le murmure éternellement. »

— J’aurais pourtant pensé que le lendemain, l’ivresse passée, vous auriez frémi à l’idée d’avoir un homme pour amant ?

— Pourquoi ? Ai-je commis un crime contre la nature alors que ma propre nature y trouvait la paix et le bonheur ? Si j’étais ainsi, c’était certainement la faute de mon sang, et non la mienne. Qui a planté des orties dans mon jardin ? Pas moi. Elles avaient poussé là secrètement, dès mon enfance.