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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/189

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et fertiles, presque toutes pleines de ces Palmiers, et autres arbres portans fruits merueilleusemët bons. Il s’y trouue plusieurs autres espèces de palmiers portans fruits, côbien que non pas tous, comme ceux d’Egypte. Sept sortes de palmiers aux Indes Amériques. Et en toutes les Indes de l’Amérique et du Peru tant en terres fermes qu’aux isles, se trouue de sept sortes de palmiers[1] tous differens de fruits les uns aux autres. Entre lesquels i’en ay trouue aucuns qui portent dates bonnes à manger comme celles d’Egypte, de l’Arabie Felice, et Syrie. Melons de grosseur merueilleuse. Au surplus en ceste mesme isle se trouuent melons[2] gros à merueille, et tant qu’un homme pourroit embrasser, de couleur rougeastre, aussi en y a quelques uns blancs, les autres iaunes mais beaucoup plus sains que les nostres, specialemêt à Paris, nourriz en l’eau et fiens, au grand preiudice de la santé humaine. Spaguin, herbe. Il y a aussi plusieurs espèces de bônes herbes cordiales, entre lesquelles une qu’ils nomment spaguin[3], semblable à notre cicorée sauuage, laquelle ils appliquent sur les playes et blessures, et à celle des vipères, ou

  1. Léryxiii). « Il s’y trouve de quatre ou cinq sortes de palmiers, dont entre les plus communs, sont un nommé par les sauuages Geraû, un autre Yri : mais comme ni aux uns ni aux autres ie n’ay iamais veu de dattes, aussi croi-ie qu’ils n’en produisent point. »
  2. Flacourt (P. 120) distingue à Madagascar deux sortes de melons, le voamanghe ou melon d’eau qui acquiert des dimensions extraordinaires, et le voatanghe.
  3. On ne sait quelle est la plante qu’a voulu désigner Thevet. Est-ce le mafoutra de Flacourt (p. 136) ou le fooraha (p. 139) ? L’une et l’autre possèdent des vertus curatives.