Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/24

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voulut les accompagner de gravures reproduisant les scènes étranges, dont il avait été le témoin, ou les objets curieux qu’il rapportait avec lui. Jusqu’alors, on n’avait que très peu pratiqué à Paris l’imprimerie dite en taille-douce. Anvers et Lyon en avaient pour ainsi dire le monopole. Ce fut Thevet qui attira ces artistes graveurs à Paris, ou du moins il s’en vante dans la préface d’un de ses ouvrages[1] : « I’ai attiré de Flandre les meilleurs graveurs, et, par la grace de Dieu, ie me puis vanter estre le premier qui ai mis en vogue à Paris l’imprimerie en taille douce. » On ne sait trop le nom de l’artiste auquel Thevet aurait confié l’exécution des bois qui ornent ses Singularitez. D’après l’auteur des Annales Plantiniennes, il se nommerait Assuerus van Londerzeel, et l’ouvrage de Thevet, qui parut en 1558, fut un des premiers qui sortit des presses de Plantin, cet illustre imprimeur n’ayant commencé à exercer qu’en mai 1555. Qu’il nous soit néanmoins permis de soulever une objection : L’édition princeps des Singularitez parut bien en 1558, non pas à Anvers chez Plantin, mais à Paris chez les héritiers d’Ambroise de la Porte (1 vol. in-4o auec viii ff. d’introduction, 166 ff. de texte, et 2 ff. pour la table) : L’édition dont parlent les auteurs des Annales Plantiniennes n’est que la seconde (1 vol.

  1. Thevet. Vrais portraits et vies des hommes illustres, etc.