Aller au contenu

Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

héritiers de Maurice de La Porte, il est donc probable que les gravures doivent être attribuées à notre Cousin et non pas à Assuérus Van Londerzeel. Ce dernier se serait contenté de copier, en les réduisant, pour l’édition d’Anvers, les gravures composées par Cousin pour l’édition de Paris.

Les Singularitez de la France antarctique excitèrent à leur apparition une vive curiosité. On lisait alors avec avidité tous les récits de voyage relatifs au nouveau monde, et Thevet parlait d’un pays sur lequel l’attention publique s’était portée dans ces derniers temps. Sans doute Villegaignon, Barré, Cointa et les autres chefs de l’expédition avaient donné de leurs nouvelles à leurs amis et parents, et leurs lettres passaient de main en main, mais personne encore ne s’était adressé au public pour lui décrire les merveilles de cette France nouvelle. La première édition fut si rapidement enlevée, que Thevet dut en donner presque aussitôt une seconde. Ce fut à Anvers qu’elle parut. Elle dût être composée hâtivement, car les fautes d’impression sont assez nombreuses. Il est visible que l’imprimeur était pressé par l’impatience publique, et que son travail de correction en souffrit. Le succès de Thevet ne s’arrêta pas à la frontière. Son livre fut lu à l’étranger et tellement apprécié qu’un certain Guiseppe Horologgi le traduisit en italien.