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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/313

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un qui me fut doné par de là, auec les peaux de plusieurs de diuerses couleurs, les unes rouges côme une escarlatte, les autres iaunes, azurées, et les autres d’autres couleurs. Ce plumage dôc est fort estimé entre noz Ameriques, duquel ils traffiquent ainsi que nous auôns dit. Permutation des choses auât l’usage de la monnoye. Il est certain qu’auât l’usage de monnoye on traffiquoit ainsi une chose pour l’autre, et consistoit la richesse des hommes, voire des Roys, en bestes, comme chameaux, moutons et autres. Et qu’il soit ainsi, vous en avez exemples infinis, tant en Berose qu’en Diodore : lesquels nous recitent la maniere que les anciens tenoyent de traffiquer les uns auec les autres, laquelle ie trouue peu differente à celle de noz Ameriques et autres peuples barbares. Les choses donc anciennemêt se bailloyent les unes pour les autres, comme une brebis pour du blé, de la laine pour du sel. Utilité de la traffique. La traffique, si bien nous considerés, est merueilleusemêt utile, outre qu’elle est le moyen d’entretenir la société ciuile. Aussi est elle fort celebrée par toute natiô. Pline[1] en son septième en attribue l’inuention et premier usage aux Pheniciens. Quelle est la traffique des Crestiès avec les Ameriques. La traffique des Chrestiês auec les Ameriques, sont monnes, bois de bresil, perroquets, coton, en châge d’autres choses, comme nous auons dit[2]. Espece d’espice. Il s’apporte aussi de la certaine espice qui est la graine d’une herbe ou arbrisseau de la hauteur de trois ou quatre pieds. Le fruit ressemble à une freze de ce païs, tant en couleur que autrement. Quand il

  1. Pline. H. N. vii, 57.
  2. P. Gaffarel. Histoire du Brésil Français. P. 75-81.