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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/36

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Qui de près a veu le soleil
Aux Indes faire son reueil
Quand de son char il prend les brides,
Et l’a veu de près sommeiller
Dessous l’Occident, et bailler
Son char en garde aux Néréïdes.
Qui a pratiqué mille ports
Mille rivages, mille bords,
Tous sonnant un diuers langage,
Et mille fleuues tous bruyants
De mille parts diuers fuyants
Dans la mer d’un tortu voyage.
Qui a descrit mille façons
D’oiseaux, de serpens, de poissons,
Nouueaux à nostre cognoissance ;
Puis en ayant sauué son chef
Des dangers, a logé sa nef
Dedans le beau port de France.


Ces éloges étaient peut-être hors de proportion avec les mérites de Thevet, mais, puisque Ronsard les avait décernés, il aurait dû ne pas les renier, ou tout au moins ne pas les resservir à un autre contemporain. C’est pourtant ce qu’il n’hésita pas à faire. L’ode, dont nous avons cité quelques fragments, ne figure, avec sa dédicace, que dans les œuvres de Thevet et dans l’édition in-folio de 1584 de Ronsard. Dans les éditions suivantes on s’aperçoit avec étonnement que le nom de Thevet est remplacé par