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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/451

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Montagne de sel. une montagne pres de la mer, qui est toute de sel, plus haute que celle de Cypre, gràd nôbre d’arbres de cotô, bresil et ebene. Sel terrestre. Que diray-ie du sel terrestre, qui se prend en une autre môtagne fort haute et maritime ? et de ceste espece s’en trouue pareillement en l’isle de Cypre, nommé des Grecs ôpûxTO ?, lequel se prend aussi en une montagne prochaine de la mer. D’auantage se trouue en ceste isle abondâce d’azur, vermillô, alun, nitre, sel de nitre, galene et autres tels, qui se prennêt es entrailles de la terre. Espéce de perdris. Et quât aux oyseaux, vous y trouuerés une espece de perdrix assez petite, de couleur rougeastre par dehors, au reste diuersifiées de variables couleurs, la chair fort délicate. Les rustiques des môtagnes en nourrissêt un nôbre dâs leurs maisons, côme on fait les poulles par deça. Et plusieurs autres choses dignes d’estre escrites et notées. En premier lieu y a une valée, laquele dure enuirô trois lieues, entre deus môtagnes où se trouue un nôbre infini de boules de pierre, grosses, moyênes, et petites rondes côme esteufs, engêdrées naturelemêt en ce lieu, combien que lon les iugeroit estre faites artificiellement. Vous y en verrés quelques fois de si grosses, que quatre homes seroyêt bien empechez à en porter une : Les autres sont moindres, les autres si petites, qu’elles n’excedêt la quâtité d’un petit esteuf. Liqueur admirable sortât à une môtagne. Bré, sorte de liqueur. La secôde chose digne d’admiratiô est, qu’en la mesme isle, se trouue une môtagne prochaine du riuage de la mer, de laquelle sort une liqueur semblable à cele que l’ô fait aux isles Fortunées, appellée Bré, côme nous auons dit : laquelle matiere viêt à degoutter et rêdre dans la mer.