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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/502

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de cuiure il s’en trouue assez. Au surplus de petites pierres, faites et taillées en pointe de diamant qui prouiennent les unes en plainure, les autres aux montagnes. Ceux qui premièrement les trouuerent, pensoyent estre riches en un moment, estimâs que fussent vrays diamans, dont ils apportèrent abôdance : Diamant de Canada, prouerbe. et de là est tiré le prouerbe auiourd’huy connu par tout. C’est un diamant de Canada. De fait il tire au diamât de Calicut, et des Indes Orientales. Aucuns veulent dire, que c’est une espèce de fin christal : de quoy ie ne puis donner autre resolution, sinon ensuyuant Pline[1], qui dit le cristal prouenir de neige, et eau excessiuement gelée, et ainsi concrée. Opiniôs sur la côcreation du cristal. Parquoy es lieux subiets à glace et neige se peut faire que quelque partie d’icelles par succession de temps, se deseche et côcrée en un corps luysant, et transparent côme crystal. Solin estime ceste opinion faulse, que le cristal viêne totalement de neige : car si ainsi estoit, il se trouueroit seulement es lieux froids, comme en Canada, et semblables regions froides, mais l’experiêce

    quelles ne vallent moins que les Turquoises. Parmy ces rochers de cuyure se trouuent aussi quelquefois des petits rochers couuers de diamants y attachez, et peux dire en auoir amassé et recueilly moy-mesme vers nostre couuent de Canada, qui sembloient sortir de la main du Lapidaire, tant ils estoient beaux, luisans et bien taillez. le ne veux assurer qu’ils soient fins, mais ils sont agréables et escriuent sur le verre. »

  1. Pline. Hist. nat. xxxvii, 9. Contraria causa crystallum facit, gelu vehementiore concreto non aliubi cette reperitur, quam ubi maxime hibernæ nives rigent.