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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/506

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son excessiue quantité estre côtenue es veines et capacitez de la terre, causoit ce tremblement : et de la venir les sources et fontaines que nous auôs. Anaxogoras disoit estre le feu, lequel appetant (comme est son naturel) môter en haut, et se unir au feu élémentaire causoit non seulement ce tremblement, mais quelques ouuertures, goulfes, et autres semblables en la terre : côme nous voyons en quelques endroits. En confermoit son opinion de ce que la terre bruloit en plusieurs lieux. Anaximenes asseuroit la terre mesme estre seule cause de ce trêblement, laquelle estant ouuerte, pour l’excessiue ardeur du Soleil, l’air entroit dedans en grande quantité et auec violence : lequel par après la terre estant reunie et reiointe, ne pouuant par où sortir, se mouuoit ça et là au ventre de la terre : et que de là venoit ce trêblement. Ce que me semble plus raisonnable, et approchât de la vérité, selon que nous auôs dit, suyuans Aristote, Qu’est et que le vent. aussi que le vent n’est autre chose, qu’un air impetueusemêt agité. Mais ces opiniôs laissées des causes naturelles du tremblement de terre, il se peut faire pour autres raisons, du vouloir et permission du Supérieur, à nous toutefois incongnûes. Inconueniens qui ensuyuent les trêblemens de terre. Les inconueniens qui en suruiennent, sont renuersemês de villes et citez : côme y aduint en Asie des sept citez, du temps de Tybere César, et de la métropolitaine ville de Bithinie, durât le regne de Côstantin. Plusieurs aussi ont esté englouties de la terre, les autres submergées des eaux : côme furent[1] Elicé et Bura aux

  1. Pline. Hist. nat. ii, 94. iv, 6.