Aller au contenu

Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE Ier.

L’embarquement de l’auteur.


Toutes choses ont esté faittes pour l’hôme. Combien que les elemens et toutes choses qui en proviennent sous la lune jusques au centre de la terre, semblent (comme la verité est) avoir esté faittes pour l’hôme : si est-ce que nature, mere de toutes choses, a esté et est tousjours telle, qu’elle a remis et cache au dedans les choses les plus precieuses et excellentes de son œuvre, voire bien s’y est remise elle-mesme : au contraire de la chose artificielle. Difference d’art et de nature. Le plus sçavant ouvrier, fusse bien Appelles ou Phidias, tout ainsi qu’il demeure par dehors seulement pour portraire, graver, et enrichir le vaisseau ou statue, aussi n’y a que le superficiel qui reçoive ornement et polissure : quant au dedans il reste totalement rude et mal poli. Mais de nature nous en voyons tout le contraire. Prenons exêple premierement au corps humain. Tout