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Page:Thory - Monographie ou histoire naturelle du groseillier, 1829.djvu/78

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« Je les ai toutes rapportées de Londres au mois de novembre 1822 : voici à quelle occasion. Je fis rencontre, dans ce pays, d’un cuisinier qui avait été soutenir à Londres l’honneur français dans l’art culinaire, au repas qui fut donné à l’occasion du mariage de Charlotte d’Angleterre. Il me parla avec tant d’enthousiasme de la beauté et de la supériorité de goût de cette magnifique variété dont il avait usé dans ses sauces, qu’il m’inspira un grand désir de l’avoir. Il eut la complaisance de me procurer lui-même les trois arbustes que je possède encore.

« Ils étaient fort gros pour leur espèce ; ils avaient au moins six lignes de diamètre, et me parurent avoir été greffés en fente.

« Ils végétèrent d’abord assez péniblement ; je fus obligé de les faire arracher au bout de quelque temps pour les replacer dans une terre mieux préparée : ils ont alors repris, et depuis deux ans ils poussent avec force.

« J’ai essayé de faire greffer la variété rouge en écusson sur un Groseillier de notre pays ; cette opération, faite avec soin par mon jardinier, il y a trois ans, a complètement réussi. Les six groseilles que je vous envoie proviennent de cet écusson ; je vous en aurais donné un plus grand nombre si elles eussent été mûres. Vous