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Page:Tinayre - Figures dans la nuit.pdf/135

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IV


Il ne sut plus rien de cette femme, durant bien des jours. Elle n’était pas morte, puisqu’il aurait eu connaissance de sa fin par ses funérailles. Avait-elle quitté le village ? Était-elle encore malade et souffrant de grandes douleurs ? Qui était-elle ? De quel pays ? Qui l’avait égarée dans la montagne et poignardée ? Un brigand l’eût dépouillée de ses bijoux, tandis que l’agresseur avait laissé au corsage les agrafes de rubis, dans les tresses les nœuds de perles. Ne pouvant parler de l’inconnue à ses frères, Duccio en parlait à Dieu, ce qui trompait sa conscience. Il croyait que la seule compassion l’induisait à prier pour la créature