verser les ateliers nouvellement construits au bout du quai de Recouvrance.
» Le maître sculpteur, grandement honoré par cette visite, montra les chefs-d’œuvre de sa façon, d’un style pompeux, où la majesté n’allait pas sans galanterie. C’étaient des Victoires sonnant de la trompe, flanquées de Tritons et de Dauphins ; des Naïades entourées de Zéphyrs ; des Thétis et des Amphitrites couronnées de coraux : toutes d’une taille colossale, et dorées comme un soleil couchant. Ronan de Kerdren s’informa de la figure destinée pour sa frégate. On lui fit voir deux ou trois ébauches qui ne contentèrent pas son envie de posséder, à la proue de son bâtiment, une image digne du nom d’Enchanteresse. Alors, par manière de badinage, le maître sculpteur, qui était Breton de Basse-Bretagne, lui dit :
» — Nous avons là, céans, un objet singulier, une épave trouvée sur la côte de Sein, et qui nous a été envoyée pour que nous en établissions l’origine. Elle conviendrait parfaitement à un vaisseau commandé par un Kerdren, car elle représente une sirène.
» L’objet singulier, c’était la même statue que vous voyez là, citoyen Mazurier. Elle