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Page:Tinayre - La Rancon.djvu/221

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— Allume la lampe, dit-il avec effort.

Une nouvelle quinte le secoua. Il se plaignit d’une douleur croissante à la base du cou.

— Ah ! l’angine… Me voilà cloué ici pour quinze jours.

— Ne parle pas ! dit Jacqueline.

Elle examina la gorge avant d’introduire le pinceau.

— C’est étrange. Tu as quelques lignes blanchâtres sur la luette et le voile du palais… Oh ! pas nombreuses… Le pinceau va les enlever.

Lucie revint au même instant. Le docteur Nory devait aller à Fleury pour un accouchement difficile. Il avait prescrit une potion calmante et des vomitifs.

Le vomitif pourtant soulagea Paul. Il prit un peu de bouillon. La fièvre n’augmentait pas, mais le pouls demeurait fréquent et capricieux. Jacqueline, rassurée par cette amélioration apparente, persuada à son mari qu’il devait se mettre au lit.

Il obéit, brisé d’une lassitude inexplicable et peu après il s’assoupit. Le feu s’éteignait. Jacqueline, courbée vers les braises dont les formes obsédaient ses yeux fixes, songeait douloureusement. Elle voulait se convaincre que Paul ne courait aucun danger et que sa présence, dans la jour-