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Page:Tinayre - La Rancon.djvu/52

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Vallier fait la cour à ma femme… je vais me venger.

Et se tournant vers Jacqueline assise auprès de lui :

— Vengeons-nous !

Et il fit le geste de prendre la jeune femme par la taille… Elle recula en protestant :

— Ah ! non !… Ah ! laissez-moi tranquille… Vous m’ennuyez, Lachaume. Je ne suis pas jalouse… Vengez-vous autrement.

— Comment ! s’écria Vallier, tu n’es pas jalouse !… Eh bien, Lachaume, je t’autorise… Ça lui apprendra.

— Finissez, Lachaume, finissez !

Malgré les refus rieurs de Jacqueline, l’architecte la maintint et l’embrassa sur la joue. Ces aimables familiarités n’étaient pas rares entre les deux ménages, chaque mari faisant un simulacre de cour à la femme du voisin… Mais ce baiser volé, un peu libre et brutal, irrita sourdement Chartrain, assis à la droite de Jacqueline. Madame Vallier devina son agacement.

— Que ce Lachaume est insupportable, dit-elle en se tournant vers Étienne… Sermonnez-le donc.

— Oh ! fit Lachaume, Chartrain est scandalisé. C’est un chaste, c’est un pur. Il a rougi, ma parole !