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Page:Tinayre - La Rancon.djvu/56

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À ce moment, Vallier s’approcha d’Étienne :

— Toi, dit-il, je te garde jusqu’à demain. J’ai besoin de te demander conseil. Nous reviendrons à Paris, ensemble, après le déjeuner.

Chartrain accepta. Paul alluma une lanterne japonaise suspendue au bout d’un bâton :

— En route, mes enfants, dit-il. Suzanne, prenez le bras de Moritz. Quérannes conduira madame Lachaume. Les maris formeront l’arrière-garde.

La petite troupe emplit de rires et de pas l’avenue silencieuse, Étienne et Jacqueline restèrent seuls.

— Quand donc, dit Chartrain — et sa voix trahissait un léger dépit — quand donc ce bon Lachaume renoncera-t-il à ses manières de reître ? C’est très joli de ressembler à François Ier, mais ce n’est pas une raison…

— Pour embrasser la femme d’autrui, dit Jacqueline en souriant. Bah ! les plaisanteries de Lachaume n’ont aucune importance, vous le savez bien, Paul en rit tout le premier.

— Paul ! il passe tout à ses camarades.

— Mais vous devriez être habitué aux façons de Lachaume.

— Non, dit Étienne, agacé par le souvenir du regard que l’architecte avait jeté sur Jacqueline