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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/111

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des ailes, variation de l’amplitude des battements, renouvellement de quelques organes de la machine), M. Tatin a pu réaliser un grand progrès l’oiseau à air comprimé, qui, attelé à un manège, ne soulevait d’abord que les trois quarts de son poids, est arrivé à soulever son poids entier. Malheureusement ce résultat n’a pu être dépassé[1].

Nous donnerons en terminant quelques-unes des conclusions présentées par M. Tatin dans son mémoire :

Pour que l’oiseau puisse se soulever par ses coups d’aile, il faut théoriquement, d’après M. Marey, que le moment de la force motrice soit un peu supérieur à celui de la résistance de l’air, ce dernier ayant pour valeur, sous chaque aile, la moitié du poids de l’oiseau multipliée par la distance qui sépare le centre de pression de l’air sur l’aile du centre de l’articulation scapulo-humérale. Mes expériences montrent que, pour les appareils mécaniques, il faut un plus grand excès de la force motrice sur la résistance de l’air. Peut-être cet écart entre la force théorique et la force pratiquement nécessaire existe-t-il également chez l’oiseau, dont on n’a pu encore mesurer la dépense de travail pendant le vol.

J’ai essayé de donner la mesure expérimentale du travail dépensé par une machine qui vole. J’insiste pour rappeler que de pareilles mesures ne représentent pas le minimum de force nécessaire, mais la dépense actuellement faite par nos appareils[2].

  1. Voy. notice de M. le docteur François Franck, publiée dans la Nature. 1877, premier semestre, p. 148.
  2. Comptes rendus des travaux du laboratoire du professeur Marey, 1 vol. in-8o. G. Masson, 1876.