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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/144

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Cette catastrophe causa une vive émotion et donna lieu à une enquête du coroner, Nous extrayons les passages les plus intéressants du procès-verbal qui a été publié à cette époque.

Aujourd’hui, à quatre heures de l’après-midi, M. Baker, coroner d’East-Middlesex, et un jury compose d’hommes très recommandables, se sont réunis à l’hôtel du Chemin-de-Fer, pour s’y livrer à une enquête sur la mort, de M. Letur, aéronaute français, âgé de quarante-neuf ans, mort des suites de ses blessures dans une descente en parachute.

Un grand nombre de personnages spéciaux et scientifiques assistaient à l’enquête, et notamment MM. Green, Coxwell, Hampton, aéronautes distingués. M. Adam, secrétaire, de M. Simpson, propriétaire de Cremorn-Gardens, où avait eu lieu l’ascension, représentait ce dernier.

M. William Henry Adam, aéronaute à Cremorn-Gardens, dépose en ces termes : « Le 27 juin, le défunt s’est enlevé à Cremorn-Gardens avec son parachute. Il était accompagné de M. Adam et d’un ami de ce dernier. La nacelle du ballon était environ 80 pieds au-dessus du parachute de M. Letur. Celui-ci, attaché au siège sur lequel il était placé, faisait mouvoir, à l’aide de ses pieds, deux vastes ailes avec lesquelles il guidait sa machine. Ses mains étaient entièrement libres.

L’ascension se fit, très heureusement ; en arrivant à Conden-Town, M. Adam songea à descendre. La descente étant déjà commencée, M. Adam demanda à M. Spearham, armateur, qui était avec lui dans la nacelle, si le parachute s’était ouvert, ce qui aurait dû être fait immédiatement. M. Spearham répondit que non.

M. Adam vit alors que le parachute et les cordes se trouvaient mêlées. L’humidité du gazon sur lequel