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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/179

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Ce n’a été que vers la fin d’avril 1785 que nous avons eu pendant quelques jours un temps presque calme jusqu’au lever du soleil ; nous en avons profité. Nous avions adapté un moulinet à la proue de la gondole, et à la poupe une aile, posée verticalement pour servir de gouvernail ; le premier objet était de savoir si nous parviendrions avec ces machines à déplacer le ballon, et à lui imprimer un mouvement qui pût vaincre la résistance que sa surface devait éprouver.

Les auteurs racontent que dans d’autres expériences, il ont eu recours à des rames, et qu’ils essayèrent notamment ce nouveau système le 5 mai, jour de l’Ascension.

Nous reconnûmes, disent Alban et Vallet, que posées perpendiculairement, l’une à droite, l’autre à gauche, et mues alternativement, elles nous chassaient en avant plus promptement encore que le moulinet et qu’elles nous donnaient la facilité de retourner l’aérostat sur tous les sens à volonté… Par les moments de calme, nous nous sommes promenés dans l’enceinte de notre manufacture, et nous en avons fait plusieurs fois le tour à volonté.

Plusieurs voyages aériens furent encore exécutés par Alban et Vallet, quelquefois accompagnés du comte d’Artois lui-même, le futur roi Charles X ; et d’après les expérimentateurs quelques tentatives de direction furent couronnées de succès.

Le récit de ces résultats si heureux nous paraît assurément exagéré. Il est possible que par un temps absolument calme, les aéronautes aient obtenu une direction de leur aérostat, mais on ne