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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/208

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au public est un marchand mercier de la rue Rambuteau à Paris, il était, donc parfaitement inconnu dans le monde savant et dans le monde marchand, car son établissement commercial, au franc Picard, est de la plus mince apparence.

Il y a quelques années, M. Pétin commença à s’agiter en façon d’aérostation. Comme tout le monde, il voulait diriger les ballons. C’est alors qu’il publia d’abord un, puis successivement deux, trois et enfin un quatrième projet de navires aériens, différents entre eux, de formes et de principes, dans lesquels il a fait figurer tant bien que mal tous les projets, toutes les idées ou à peu près précédemment émises par les inventeurs si nombreux qui ont précédé M. Pétin dans la carrière. Seulement, M. Pétin n’a pas d’idées fixes ni parfaitement arrêtées, car dans ses différents projets, si dissemblables entre eux, et aujourd’hui même encore que son vaisseau est prêt à mettre à la voile, M. Pétin change à tous moments les organes les plus essentiels, les plus fondamentaux de son œuvre. C’est ainsi, par exemple, que les quatre hélices représentées sur la figure du vaisseau aérien, seront probablement et définitivement remplacées par une hélice unique.

M. Pétin s’est donc successivement adressé au plan incliné proposé à l’origine des ballons par Montgolfier lui-même, et vingt fois depuis mis en pratique, mais toujours inutilement ou avec de faibles avantages ; aux roues à palettes, aux turbines, à l’hélice, à la voile ; c’est à ce dernier moyen qu’il s’en tiendra dans la prochaine expérience qu’il nous promet, si nous nous en rapportons aux renseignements qui nous ont été fournis dans les ateliers mêmes de M. Pétin par M. le capitaine de marine Dupré (?), qui paraît avoir été choisi par l’inventeur pour diriger la manœuvre du vaisseau aérien.

Pétin a publié, en effet, divers dessins de son pro-