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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/267

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immense baleine, navire aérien pourvu d’un mât servant de quille et d’une voile tenant lieu de gouvernail.

Ce Fulton de la navigation aérienne se nomme Henri Giffard.

C’est un jeune ingénieur qu’aucun sacrifice, aucun mécompte, aucun péril n’ont pu décourager ni détourner de cette entreprise audacieuse, où il n’avait pour appui que deux jeunes ingénieurs de ses amis, MM. David et Sciama, anciens élèves de l’École centrale.

Il est parti de l’Hippodrome. C’était un beau et dramatique spectacle que celui de ce soldat de l’idée, affrontant, avec l’intrépidité que l’invention communique à l’inventeur, le péril, peut-être la mort ; car à l’heure où j’écris, j’ignore encore si la descente a pu s’opérer sans accident et comment elle a pu s’opérer…

La notice d’Émile de Girardin était suivie du récit de la grande expérience aérostatique, écrit par Henri Giffard lui-même. Nous reproduisons in extenso cet important document.

L’appareil aéronautique dont je viens de faire l’expérience, a présenté pour la première fois dans l’atmosphère la réunion d’une machine à vapeur et d’un aérostat d’une forme nouvelle et convenable pour la direction.

Cet aérostat est allongé et terminé par deux pointes ; il a 12 mètres de diamètre au milieu, et 44 mètres de longueur ; il contient environ 2 500 mètres cubes de gaz ; il est enveloppé de toutes parts, sauf à la partie inférieure et aux pointes, d’un filet dont les extrémités ou pattes d’oie viennent se réunir à une série de cordes fixées à une traverse horizontale en bois, de 20 mètres, de longueur cette traverse porte à son extrémité une espèce de voile triangulaire assujettie par un de ses