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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/275

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teur et s’éleva avec un des aéronautes qui l’ont aidé dans ses constructions, M. Gabriel Yon, que nous allons retrouver plus tard avec M. Dupuy de Lôme.

Le départ s’effectue de l’usine à gaz de Courcelles, et si M. Giffard ne peut pas encore obtenir la direction absolue, il confirme victorieusement ses premiers résultats, obtient la déviation latérale du navire aérien, et à plusieurs reprises il le fait dévier de la direction du vent par les mouvements combinés du gouvernail et de l’hélice.

Au moment du départ, la machine était chauffée a toute pression, et les spectateurs présents virent avec admiration l’appareil tenir tête au vent pendant quelques instants. La descente fut périlleuse ; par suite de l’excès d’allongement, le ballon ne garda pas sa stabilité ; une de ses pointes se releva et le système eut la tendance à prendre la position verticale. En touchant terre, l’aérostat sortit du filet, qui tomba sur la tête des aéronautes. Il fit une seconde ascension et retomba en se séparant en deux morceaux qui fusent recueillis à une faible distance du lieu de l’atterrissage.

C’est pendant cette même année 1855 que Giffard prit, à la date du 6 juillet, un second brevet sur son système de navigation aérienne. Le texte de ce brevet, publié dans le Génie industriel de MM. Armengaud frères[1], est un monument aérostatique d’un puissant intérêt. L’audacieux ingénieur

  1. Le Génie industriel, Revue des inventions françaises et étrangères. Tome XXIXe. Paris, 1853, page 251.