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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/280

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l’espace quarante voyageurs à la fois et ouvrit le panorama de Paris à plus de trente mille personnes pendant la durée de l’Exposition. Tout était nouveau dans cette œuvre colossale, l’aéronautique s’y trouvait transformée de toutes pièces tissu imperméable, préparation en grand de l’hydrogène, détails de construction modifiés et perfectionnés, Henri Giffard avait tout calculé, tout essayé, tout réalisé. Sa puissance de conception était inouïe ; il pensait à tout et prévoyait tout. C’était un expérimentateur émérite, un mathématicien éminent, un esprit d’une ingéniosité exceptionnelle, un mécanicien hors ligne.

Les grandes constructions aérostatique, auxquelles il s’était si vaillamment exercé, devaient lui permettre de réaliser le rêve de toute sa vie, de reprendre son expérience de 1852, et d’apporter enfin au monde la solution définitive du problème de la direction des aérostats. Il avait conçu un projet grandiose, celui de la construction d’un aérostat de 50 000 mètres cubes, muni d’un moteur très puissant actionné par deux chaudières, l’une à gaz du ballon, l’autre à pétrole, afin que les pertes de poids de force ascensionnelle pussent s’équilibrer. La vapeur formée par la combustion aurait été recueillie l’étal liquide dans un condensateur à grande surface de manière à équilibrer les pertes d’eau de la chaudière.

Que de fois mon regretté maître ne m’a-t-il pas donné dans ses détails la description de ce monitor de l’air ! Tout était calculé, tout était prêt, jusqu’au