Aller au contenu

Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pièces le gouvernail (fig. 92), dont le rôle n’est pas moins important que celui du propulseur.

Nous avons exécuté, le vendredi 26 septembre 1884, un deuxième essai ; il a donné tous les résultats que nous pouvions attendre d’une construction faite exclusivement dans un but d’étude expérimentale. Notre aérostat, dont la stabilité n’a jamais rien laissé à désirer, obéit à présent avec la plus grande sensibilité aux mouvements du gouvernail, et il nous a permis d’exécuter au-dessus de Paris des évolutions nombreuses dans des directions différentes, et de remonter même, à plusieurs reprises, le courant aérien avec vent debout, comme ont pu le constater des milliers de spectateurs.

L’aérostat a été gonflé avec le grand appareil gaz hydrogène dont nous avons parlé précédemment. À 4 heures de l’après-midi, il était entièrement arrimé et prêt à partir. Nous avons essayé à terre la machine dynamo-électrique ; mon frère et moi, nous sommes montés dans la nacelle avec un ancien marin, notre cordier, M. Lecomte, qui, ayant bien voulu se charger des manœuvres du gouvernail, a pris place à la partie supérieure de la cage de bambou, sur un petit banc de vigie construit spécialement à cet effet. L’ascension a eu lieu à 4 h. 20 m., au milieu des applaudissements et des clameurs d’une foule considérable réunie dans les environs. Mon frère Albert s’était chargé du jeu de lest destiné à maintenir l’aérostat au même niveau. M. Lecomte, tenant de chaque main les drosses du gouvernail, faisait virer