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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/36

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principe du parachute, et l’appareil se trouve si clairement expliqué qu’il nous semble difficile que l’expérience indiquée successivement par Léonard de Vinci et par Fauste Veranzio n’ait pas été essayée. On voit qu’elle a pu être faite deux cents ans avant celle de Garnerin.

En 1768, plus d’un siècle après la publication de l’ouvrage de Fauste Veranzio, un savant mathématicien, Paucton, a esquissé le projet d’un véritable hélicoptère, qu’il a désigné sous le nom de ptérophore[1].

Un homme, dit Paucton, est capable d’une force suffisante pour vaincre le poids de son corps. Si donc je mets entre les mains de cet homme une machine telle que, par son moyen, il agisse sur l’air avec toute la force dont il est capable et toute l’adresse possible, il s’élèvera à l’aide de ce fluide, comme à l’aide de l’eau, ou même d’un corps solide. Or, il ne paraît pas que dans un ptérophore, adapté verticalement à une chaise, le tout fait de matière légère et soigneusement exécuté, il ne se trouve rien qui l’empêche d’avoir cette propriété dans toute sa perfection. Dans la construction, on aurait soin que la machine produisit le moins de frottement qu’il serait possible ; et elle doit naturellement en produire peu, n’étant pas du tout composée. Le nouveau Dédale, assis commodément sur sa chaise, donnerait au ptérophore, par le moyen d’une manivelle, telle vitesse circulaire qu’il jugerait à propos. Ce seul ptérophore l’enlèverait verticalement ; mais pour se mouvoir horizontalement, il lui faudrait un gouvernail ; ce serait un second ptérophore. Lorsqu’il

  1. Théorie de la vis d’Archimède, de laquelle on déduit celle des moulins, conçue d’une nouvelle manière. Paris, 1768.