Aller au contenu

Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le savant jésuite n’a pas prévu que ses ballons de cuivre vides d’air seraient écrasés par la pression atmosphérique extérieure ; mais il n’en a pas moins eu une idée très nette et très remarquable pour son époque du principe de la navigation aérienne par les ballons plus légers que le volume d’air qu’ils déplacent. Il termine son long chapitre par quelques considérations très curieuses :

Je ne vois pas d’autres difficultés que l’on puisse opposer à cette idée, si ce n’est une qui me semble plus importante que toutes les autres, et que Dieu veuille ne pas permettre que cette invention soit jamais appliquée avec succès dans la pratique, afin d’empêcher les conséquences qui en résulteraient pour le gouvernement civil et politique des hommes. En effet, qui ne voit qu’il n’y a pas d’État qui serait assuré contre un coup de surprise, car ce navire se dirigerait en droite ligne sur une de ses places fortes, et, y atterrissant, pourrait y descendre des soldats.

Le livre du P. Lana eut un grand succès à l’époque où il fut publié, et le chapitre du navire aérien attira vivement l’attention de ses contemporains, comme l’attestent des publications spéciales qui ont été faites de ce chapitre en brochures isolées[1].

Nous arrivions à présent au dix-huitième siècle et o l’époque la plus curieuse incontestablement dans l’histoire des antériorités de la découverte des aérostats. Nous allons étudier attentivement ce qui

  1. Nous citerons notamment la Nave volante, dissertazione del P. Franceso Lana da Brescia. In-8o de 28 pages avec une planche.