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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/66

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réussir à faire aucune bulle légère et durable, en soufflant de l’air inflammable dans une solution épaisse de gomme, les vernis épais ni les peintures à l’huile. Enfin les bouteilles (bulles) de savon remplies d’air inflammable furent la seule chose de cette sorte qui s’éleva dans l’atmosphère ; mais comme elles se détruisent facilement et qu’on ne peut les manier, elles ne semblent applicables à aucune expérience de physique.

Tibère Cavallo dans son mémoire donne la description complète de l’appareil qu’il emploie pour gonfler d’hydrogène les bulles de savon[1]. Il prépare le gaz dans une petite fiole de verre, en remplit une vessie munie d’un tube, qu’il plonge dans un bassin plein d’eau de savon ; il la presse entre les mains ; les bulles se dégagent, gonflées de l’air inflammable ; elles s’élèvent dans l’atmosphère. Le physicien anglais continue en ces termes :

Dans les différentes tentatives que je fis pour la réussite de l’expérience dont j’ai déjà parlé, j’employai le papier, qui semblait propre pour la construction d’une enveloppe, qui, remplie d’air inflammable, serait plus légère que l’air commun ; d’après cela, je me procurai de très beau papier de la Chine, je m’assurai de son poids ; le calcul nécessaire étant fait, je donnai à cette enveloppe une forme cylindrique, terminée par deux cônes très courts, et la fis de telle dimension que, venant être remplie d’air inflammable, elle fut plus légère qu’un pareil volume d’air commun, d’au moins vingt-cinq grains ; en conséquence, elle devait s’élever comme la fumée dans l’atmosphère.

  1. Histoire et pratique de l’aérostation, par M. Tibère Cavallo, traduit de l’anglais. Un vol.  in-8o, Paris, mdcclxxxvi.