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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/82

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M. Marey, considérant, au point de vue de l’aéronautique, le problème qu’il a si bien étudié en physiologiste, croit qu’il est possible d’imiter le mécanisme du vol. Après les appareils d’étude expérimentale que le savant professeur a réalisés, nous allons voir, dans le chapitre suivant, que MM. Alphonse Penaud, Tatin et d’autres expérimentateurs ont, en effet, été plus loin en construisant des petits oiseaux mécaniques qui volent d’eux-mêmes à l’air libre. M. Marey ne doute pas que l’on puisse dépasser encore ces résultats. « Nous avons prouvé, dit-il, que rien n’est impossible dans l’analyse des mouvements du vol de l’oiseau ; on nous accordera sans doute que la mécanique peut toujours reproduire un mouvement dont la nature est bien définie.

Dans ces derniers temps, deux aviateurs, M. Mouillard et M. Goupil, ne se sont pas montrés moins affirmatifs, mais sans avoir pu cependant donner aucune preuve de démonstration expérimentale, M. Mouillard a exécuté plusieurs essais à l’aide d’un appareil de vol qu’il avait construit, mais sans réussir à se soulever du sol[1].

M. Goupil a étudié les conditions mécaniques du vol et il a donné notamment quelques chiffres intéressants à reproduire.

Un pigeon de 420 grammes dépense 2 kilogrammètres et demi, pour se soutenir immobile dans l’espace

  1. Voy. L. P. Mouillard. L’empire de l’air, essai d’ornithologie appliquée à l’aviation, 1 vol. in-8o. Paris, G. Masson, 1881.