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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/99

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avec grand succès sous le nom de Vol-au-Vent, dans une pièce comique du théâtre des Variétés, intitulée Le Pâtissier d’Asnières.

Il paraîtrait cependant, d’après Dupuis Delcourt, que Degen était un honnête homme, plein de sincérité et de bonne foi. Il aurait fait à Vienne quelques expériences d’étude, à l’aide de son système d’ailes artificielles équilibré par une corde soutenue par des contrepoids.

Voici l’appréciation que nous trouvons sur Degen dans les notes inédites de Dupuis Delcourt :

En examinant à distance les travaux de Jacob Degen, on en vient à lui rendre plus de justice. M. Degen, dans les ascensions publiques qu’il a faites à Paris, non plus que dans celles qu’il avait exécutées précédemment (1809, 1810) à Vienne et à Luxembourg, n’avait point exécuté le vol à tire-d’ailes qu’il avait annoncé ; son expérience n’était pas complète mais il y serait parvenu, je n’en doute pas, s’il avait été convenablement encouragé et soutenu. Sa machine, très ingénieuse, était imparfaite encore sans doute ; n’en est-il pas ainsi de tous les travaux humains ? Rien ne vient à sa perfection du premier jet. Minerve, dit la Fable, sortit un jour tout armée du cerveau de Jupiter. Mais Jupiter était un dieu, et nous ne sommes que des hommes.

M. Degen était un habile horloger, fort expert en mécanique[1].

La force d’un homme est assurément impuissante à faire fonctionner des ailes capables de

  1. Collection Tissandier. Manuscrits.