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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/33

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d’eux : « C’est l’enfant qui vient de naître. » Si l’on consultait actuellement le philosophe américain, il ne manquerait pas de dire que si l’enfant n’a pas prospéré autant qu’il l’aurait espéré d’abord, il n’en est pas moins riche en promesses, en espérances, et que son éducation, trop longtemps négligée, doit être cultivée pour l’avenir.

Les ballons, en effet, ne nous ont-ils pas donné ce qu’aucune puissance humaine ne pourrait mettre à notre disposition ? Ne nous ont-ils pas ouvert ces plaines infinies de l’air, plus grandioses et plus saisissantes encore que les plages de l’Océan ? Ne nous ont-ils pas permis de planer mollement sur les ailes du zéphyr, de courir poussés sous le souffle puissant de l’aquilon, et de prendre possession des régions atmosphériques qui semblaient devoir être à tout jamais fermées à l’audace humaine ? Les ballons ne sont-ils pas pour le savant de véritables observatoires volants qui le mettent en présence du grand mécanisme de l’air, et qui peuvent lui permettre de dévoiler au sein de l’atmosphère les mystères qui s’y tiennent cachés ? Ne sont-ils pas aussi, pour le touriste, de merveilleux véhicules, bien aptes à promener ses rêveries de flâneur dans le monde capricieux des nuages ? Car à côté de l’intérêt scientifique, n’oublions pas qu’il y a dans les voyages aériens l’attrait du pittoresque, le charme de l’imprévu,