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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/47

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resté célèbre. Camille Flammarion et Eugène Godard, le 14 juillet 1867, partirent en ballon de Paris, à 5 heures 20 du soir, et descendirent le lendemain matin dans le voisinage de Dusseldorf en Prusse. Le 24 novembre 1870, pendant le siège de Paris, M. Rolier, accompagné d’un franc-tireur, s’élevait de la gare du Nord, à minuit, par un vent assez violent et par un ciel sombre. Les voyageurs allaient être entraînés à l’altitude de 2 000 mètres, par un fleuve aérien d’une vitesse peu commune. Leur ballon allait en effet traverser en quinze heures de temps, le nord de la France, la Belgique, la Hollande, la mer du Nord et une partie de la Norvège, pour aller échouer au mont Lid, à 300 kilomètres au nord de Christiania.

Cette ascension extraordinaire dont le récit ne serait pas indigne de la plume d’un Edgard Poë ou d’un Jules Verne, mérite d’être rapportée avec quelques détails. Je le ferai brièvement. Sans insister sur la première partie du voyage, je me contenterai de dire que les aéronautes, après avoir passé la nuit au milieu des ténèbres, virent les vapeurs atmosphériques qui les enveloppaient, se dissiper à l’heure du lever du soleil !

Quelle n’est pas leur stupéfaction, leur angoisse, quand ils s’aperçoivent que les vents les ont lancés