Aller au contenu

Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cesse renouvelés. Le soir, quand ils rentraient chez eux, les deux Français voyaient défiler sous leurs fenêtres des bandes d’étudiants qui chantaient des airs nationaux. Le matin, c’étaient des jeunes filles qui venaient, au nom de la ville, leur offrir des bouquets tricolores. Un jour, des femmes du peuple se présentèrent devant eux tenant leurs enfants par la main : « Bénissez ces enfants, disaient-elles, pour que plus tard ils soient braves comme vous ! »

Partout où passaient les aéronautes la foule les acclamait, et de toutes parts ils entendaient des cris de : « Vive Paris ! vive la belle France ! »

Le voyage le plus long comme durée qui ait jamais été accompli est celui que nous avons exécuté, mon frère et moi, avec Crocé-Spinelli et Sivel dans la première ascension du Zénith. L’aérostat, parti de Paris, séjourna 23 heures et demie dans l’atmosphère et exécuta sa descente dans le voisinage d’Arcachon.

Les ascensions à grande hauteur dans l’atmosphère n’ont pas été très nombreuses. Robertson en 1803, est monté à 7 170 mètres ; Gay-Lussac en 1804, à 7 016 mètres ; Barral et Bixio en 1850, à 7 039 mètres ; le savant météorologiste anglais a dépassé en 1862 l’altitude de 8 000 mètres, sans que la hauteur atteinte ait pu être mesurée d’une façon certaine ; Crocé-Spinelli, Sivel et moi, le