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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/115

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rapproche plus un homme d’esprit d’un sot, qu’une digestion pénible.

Une belle observation rapportée par M. Payva, Médecin Portugais, habitué à Rome, répand un grand jour sur l’affoiblissement prodigieux dans lequel les excès de ce genre jettent l’estomac. Quand les désirs vénériens, dit-il, sont montés chez les jeunes gens à leur plus haut degré, ils éprouvent une espece de sensation agréable à l’orifice de l’estomac ; mais s’ils satisfont ces desirs avec trop d’impétuosité & au-delà de leurs forces, ils éprouvent dans ce même endroit une sensation extrêmement désagréable & fâcheuse qu’ils ne peuvent pas exprimer ; & ils payent bien chèrement leurs excès par la maigreur, le marasme &c. dans lesquels ils tombent[1].

Aretée avoit déjà connu cette vérité[2], & M. Boerhaave emploie les mêmes expressions que M. Payva : il

  1. In tentigine ardentissimâ juvenum inest quid grati in ore ventriculi ; in concubitum si ruant falacissimi, & ultra vires tendant opus, tunc in ore ventriculi manet illud ingratissimum amarumque quod exprimere nequeunt : pœnas & luunt, & pœnitentiâ dolent : hinc macies, marasmus, &c. G. R. De Payva. De affectu atrabilario mirachiali, &c. p. 17.
  2. De morb. chronic. l. 2, c. 6, stomachus delectationis trististiæque princeps est.