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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/157

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soupçonner que la goutte sereine pourroit bien n’être qu’un symptôme d’une maladie plus fâcheuse, & que le malade étoit attaqué d’une véritable consomption dorsale.

Je le sollicitai vivement à m’avouer, s’il ne s’étoit jamais souillé de l’abominable crime d’Onan, qui détruit entièrement les parties balsamiques du fluide nerveux. Après bien des délais, il avoua en rougissant. Je lui ordonnai de prendre le soir deux pilules mercurielles, dont chacune contenoit six grains de mercure doux, & le lendemain une once de sel purgatif, & de réitérer quatre fois dans quinze jours. Au bout de ce terme je le fis vivre, suivant l’ordonnance d’Hippocrate dans un cas semblable, uniquement de laitage pendant quarante jours. Dans le même temps il se faisoit frotter deux ou trois fois par semaine, en se couchant. A la fin de cette cure il revint de la campagne en beaucoup meilleur état que quand il étoit parti. Je lui conseillai ensuite le bain froid pendant trois semaines ; il le prenoit à jeun, à huit heures du matin, de deux jours l’un. Pendant deux mois il prit deux