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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/173

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espece de qualité vivifiante qui en fait toute l’efficace, & qu’on pourroit appeller l’esprit vital, aussi nécessaire aux plantes qu’aux animaux : & tel est l’air qu’on respire dans une campagne bien aërée & jonchée d’herbes, d’arbres & d’arbrisseaux. Que le malade, dit Arétée[1], demeure auprès des prés, des fontaines & des ruisseaux ; les exhalaisons qui en émanent, & la gaieté que ces objets inspirent, fortifient l’ame, animent les forces, & rétablissent la vie. L’air de la ville, sans cesse inspiré & expiré, continuellement rempli d’une foule de vapeurs ou d’exhalaisons infectes, réunit les deux inconvénients d’avoir moins de cet esprit vital, & d’être chargé de particules nuisibles. Celui de la campagne possede les deux qualités opposées ; c’est un air vierge, & un air imprégné de tout ce qu’il y a de plus volatil, de plus agréable, de plus cordial dans les plantes, & de la vapeur de la terre qui, elle-même, est très-salubre. Mais il seroit inutile de se choisir une demeure dans un bon air, si on ne le respiroit pas ;

  1. De curat. acutor, l. 2, c. 3, p. 102.