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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/75

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de peine à avaler ; depuis Noël il survint de l’oppression, avec une fièvre irréguliere ; les yeux s’éteignirent singuliérement : il passoit, quand je le revis, au mois de Janvier, tout le jour & une grande partie de la nuit sur un fauteuil, panché en arrière, les jambes étendues sur une chaise, la tête tombant à chaque instant sur la poitrine, ayant toujours une personne debout auprès de lui, sans cesse occupée à le changer d’attitude, à lui relever la tête, à l’alimenter, à lui donner du tabac, à le moucher, & à écouter attentivement tout ce qu’il disoit. Les derniers jours de sa vie il étoit réduit à prononcer lettre par lettre, & on les écrivoit à mesure qu’il les prononçoit. Voyant que je ne lui donnois aucune espérance, & que je n’employois que quelques lénitifs pour l’oppression & la fievre, pressé par le desir de vivre, il fit à un de ses amis, pour venir me la faire tout de suite, la confidence de la cause à laquelle il attribuoit tous ses maux, en lui avouant que c’étoit la masturbation ; qu’il avoit commencé cette infamie il y avoit plusieurs années ; qu’il l’avoit