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Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/24

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La Capucinière.

Et dans mes bras, ivre de mon bonheur,
Elle jura que le dieu que j’adore
Serait aussi le seul dieu de son cœur.

Amour, tu vois si je te suis fidèle !
Quoique, toujours, volant de belle en belle,
Je n’ai jamais respiré que pour toi ;
Mais c’est trop peu pour ce que je te doi :
Assez long-temps j’ai gardé le silence ;
Il faut le rompre, il faut, en vers pieux,
Dire tes lois, célébrer ta puissance,
En transmettant à nos derniers neveux,
Un fait plaisant, mais un peu scandaleux.

Pour raconter une si belle histoire,
Amour, Amour, soutiens ma faible voix,
Viens m’inspirer, il y va de ta gloire.
D’autres, sans nous, vanteront les exploits
Des conquérans chéris de la victoire :
Je ne veux pas de si fameux héros ;
Je dirais mal leurs glorieux travaux ;
Ma muse est tendre et point du tout guerrière.