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Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/47

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Chant second.

Peut-être a-t-il bien moins de torts que vous.
Je le saurai : jusqu’alors filez doux.
Il est affreux d’être long-temps pucelle,
Je le sens bien ; mais vous l’avez voulu.
L’amour est juste ; il punit les coupables.
Vos doux forfaits sont pourtant excusables :
Toujours l’ennui marche avec la Vertu ;
Et quoiqu’on aime assez cette déesse,
On hait par trop son triste cavalier,
Pour se complaire à la suivre sans cesse.
Rien n’est cruel comme de s’ennuyer.

Je disais donc que je puis vous absoudre ;
Mais il faudra pour cela vous résoudre
A conserver, jusqu’à demain matin,
Ce doux bijou qui cause votre peine :
Il est utile à mon pieux dessein.
Vous, mes gaillards, ajouta notre Saint,
Si vous voulez qu’en ces lieux je revienne
Vous apporter ma bénédiction,
Et faire en tout prospérer la maison,
Veillez sur elle, et de son pucelage