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Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/78

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La Capucinière.

Son doux bijou. Par ma seule science,
J’ai pénétré ce mystère profond.
Plus d’une fois, vous avez fait faux bond
A la beauté : dans votre adolescence,
Moins délicats que pressés de jouir,
Chacun de vous a cherché le plaisir
Entre les bras d’une vieille coquette.
Plus d’une fois, au fond de sa couchette,
Notre pucelle a voulu que sa fleur
D’un vieux paillard ornât le front vainqueur.
Ce fut en vain : le triste octogénaire
N’en put jamais venir à son honneur.
Or donc, Églé, si le Dieu de Cythère
N’adoucit point ses arrêts rigoureux,
S’il reste encor long-temps sourd à nos vœux,
N’espérez pas que votre pucelage
Puisse, jamais, devenir le partage
De ces vauriens pleins de lubricité.
Oui, de l’Amour, telle est la volonté :
Lorsqu’une belle, à la fleur de son âge,
Voulut s’unir à de vieux libertins,
Elle ne peut cesser d’être pucelle