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Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/96

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La Capucinière.

— Impie affreux ! vous irez en enfer.
— Je le crains bien, j’ai mérité la corde ;
Mais, cher Papa, je tiens d’un Magister,
Qu’à tout péché Dieu fait miséricorde ;
Et pourquoi donc ne pourrais-je espérer
De sa bonté cette preuve éclatante ?
— Vous le pouvez : mais, l’ame repentante,
Monsieur l’Auteur, il vous faut abjurer
Et prose et vers. — Mon Père !… — Il faut encore
Vous dépouiller de cet habit mondain,
Abandonner à jamais votre Aglaure,
Et, dès ce jour, vous faire capucin.
— Moi, capucin ! moi, quitter mon amie !
Moi, ne rimer, n’écrire de ma vie !…
Non, cher Pater, non je ne le puis pas.
Tant pis pour vous : la chose vous regarde ;
Votre intérêt vous dit d’y prendre garde.
Voyez l’enfer entr’ouvert sous vos pas…
Et ce fauteuil qu’à sa droite vous garde
Le bon Jésus. Osez-vous balancer ?
— Allons, mon père, il nous faut composer.
J’y consens donc ; je quitte le Permesse.