Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/211

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leva le petit veau blanc et roux sur ses longues pattes branlantes. Pava fit entendre un beuglement, mais elle se rassura quand Lévine poussa vers elle son petit, qu’elle se mit à lécher de sa langue rugueuse, tout en soufflant avec force. Le petit veau cherchait, en poussant du nez, sa mère et agitait sa petite queue.

— Éclaire-moi, Fédor, dit Lévine en examinant le petit veau. Tout à fait la mère, mais la robe du père… Très bien, jolie bête, longue, fine. Il est beau, hein ? Vassili Fédorovitch ? dit-il, s’adressant à l’intendant, et oubliant dans la joie que lui causait le petit veau, son mécontentement contre lui à cause du blé.

— Comment pourrait-il en être autrement ? répondit celui-ci. — Siméon, l’entrepreneur, est venu le lendemain de votre départ. Il faudra s’entendre avec lui, Constantin Dmitritch. J’ai déjà eu l’honneur de vous parler de la machine…

Cette seule phrase rappela à Lévine tous les détails de l’exploitation, qui était vaste et compliquée, et, au sortir de l’étable, il alla droit au bureau où il eût un entretien avec l’intendant et l’entrepreneur Siméon, puis il rentra à la maison et monta dans le salon.