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XXXIV

En quittant Pétersbourg, Vronskï avait laissé son grand appartement de Morskaia à son camarade Petritzkï.

Ce Petritzkï, un jeune lieutenant, n’était pas de grande noblesse ; non seulement il n’était pas riche, mais il était criblé de dettes. Ivre chaque soir, il était sans cesse aux arrêts par suite d’aventures tantôt drôles, tantôt scandaleuses ; néanmoins il avait su se concilier l’amitié de ses camarades et de ses chefs.

Vers midi, quand Vronskï, venant de la gare, arriva à son appartement, il aperçut près du perron une voiture qu’il connaissait bien. De la porte, pendant qu’il sonnait, il entendit des voix d’hommes riant aux éclats et les exclamations d’une voix de femme ; la voix de Petritzkï cria : « Si c’est un de ces misérables, ne laisse pas entrer ! »

Vronskï ordonna de ne pas l’annoncer et, sans