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V

Stépan Arkadiévitch avait fait de bonnes études, grâce à ses capacités naturelles, mais il était paresseux et léger, c’est pourquoi il sortit l’un des derniers de l’école. Mais malgré sa vie toujours frivole, ses titres médiocres et son âge peu avancé, il occupait la situation très honorifique et bien appointée de chef d’une des chancelleries de Moscou. Il avait obtenu cette place par l’intervention du mari de sa sœur Anna, Alexis Alexandrovitch Karénine, qui occupait un poste très important au ministère duquel dépendait cette chancellerie. Mais s’il n’avait pas obtenu cette place par l’entremise de Karénine, alors par d’autres relations, par ses frères, sœurs, cousins, oncles ou tantes, Stépan Oblonskï l’eût obtenue, ou, à défaut de celle-ci, une analogue, d’un revenu de 6.000 roubles, traitement qui lui était nécessaire, puisque ses affaires, malgré la for-