Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/464

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une jeune femme assez bien, marquée de variole, mal habillée, sans goût l’accompagnait. Reconnaissant que les nouveaux venus étaient des Russes, Kitty s’imagina aussitôt un beau et touchant roman dont ils étaient les héros ; mais la princesse, ayant appris par la liste des étrangers que c’étaient Nicolas Lévine et Maria Nikolaïevna, expliqua à Kitty quel sacripant était ce Lévine, et tous ses rêves sur ces deux personnages, non à cause des récits de sa mère, mais parce qu’il était le frère de Constantin, lui semblèrent tout à coup désagréables. Ce Lévine, avec son tic de la tête, excita bientôt en elle du dégoût. Il lui semblait que dans ses grands yeux terribles qui la suivaient obstinément, s’exprimait un sentiment de haine, de raillerie, et elle s’efforcait d’éviter sa rencontre.