Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/467

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ger on ne craint rien autant que de se rencontrer avec des Russes. Ce monsieur, de haute taille, a injurié le docteur, parce que celui-ci ne le soigne pas comme il l’entend. Il a même levé sa canne. C’est honteux, tout simplement !

— Ah ! comme c’est désagréable ! dit la princesse. Eh bien, comment cela s’est-il terminé ?

— Il faut remercier Dieu que cette Russe s’en soit mêlée, celle qui a ce chapeau en forme de champignon, ce doit-être une Russe, fit le colonel.

— Mademoiselle Varenka ? demanda joyeusement Kitty.

— Oui, oui. Elle est accourue plus vite que les autres, elle a pris ce monsieur sous le bras et l’a emmené.

— Vous voyez, maman, dit Kitty, et vous vous étonnez que je l’admire.

Dès le lendemain, en observant son amie inconnue, Kitty remarqua qu’elle avait envers Lévine et sa compagne la même attitude qu’envers ses autres protégés.

Elle s’approchait d’eux, leur parlait, se faisait l’interprète de la femme qui ne parlait aucune langue étrangère.

Kitty se mit à insister davantage près de sa mère pour qu’elle lui fit faire connaissance avec Varenka. Et si désagréable que ce fût pour la princesse de faire les premières avances à madame Stahl, qui se permettait une attitude orgueilleuse,