Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/469

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle m’a élevée, répondit Varenka en rougissant de nouveau.

Elle avait dit cela si simplement, avec tant de charme, l’expression de son visage était si franche que la princesse comprit pourquoi Kitty aimait Varenka.

— Eh bien, que fait ce Lévine ? demanda la princesse.

— Il part, répondit Varenka.

À ce moment, Kitty venant de la source accourait, toute joyeuse que sa mère eût fait connaissance avec la jeune fille.

— Eh bien Kitty, ton grand désir de faire connaissance avec mademoiselle…

— Varenka, dit en souriant la jeune fille, tout le monde m’appelle ainsi.

Kitty, rouge de plaisir, serra longuement, en silence, la main de sa nouvelle amie, qui ne répondait pas à la pression de sa main mais lui abandonnait la sienne. Cependant le visage de mademoiselle Varenka s’éclairait d’un sourire doux, joyeux, bien qu’un peu triste, qui découvrit de fortes et belles dents.

— Moi-même je désirais depuis longtemps… dit-elle.

— Mais vous êtes si occupée !…

— Ah ! pas du tout, au contraire, je n’ai aucune occupation, répondit Varenka.

Mais au même moment elle dut quitter ses nou-